Détails remarquables

Le manoir a été vidé de ses objets remarquables, par pillage, par négligence, ou par les injures du temps. On en a tout de même conservé quelques traces.

Les épis de faîtage

Le plus remarquable des Mathurins, c’était avant tout les épis qui culminaient au faîte des deux pavillons. En voilà des représentations de 1865, par Charles Vasseur.

en 1927

On en aurait conservé un; bien qu’il ne ressemble guère à ce que Vasseur nous en a transmis, il est présenté comme tel grâce à une photographie qu’Étienne Deville publia en 1927, ici à gauche (La céramique du Pays d’Auge. L’art de terre à Manerbe et au Pré-d’Auge, Paris et Bruxelles, G. Van Oest, 1927, p. 27 et pl. VIII).

Cet épi existe encore au château des Mathurins (au-dessus du manoir), exposé comme un objet d’art; le voici à droite, tel qu’on l’observe en novembre 2024. Il est tombé de son piédestal lors des bombardements qui ont détruit en bonne partie le château en 1944, et le sommet en a été brisé. On en a remonté les éléments dans un ordre différent.

Il est tout à fait possible que cet épi résulte lui-même d’une composition à partir des deux épis primitifs; avec un peu d’imagination, on le retrouve dans les dessins de Vasseur.

en 2024

Au Musée d’Art et d’Histoire de Lisieux, on trouve une belle série d’épis du 16e s.; dans les reproductions ci-dessous, tirées des collections en ligne des Musées de Normandie, on en observe trois (et peut-être quatre) avec un motif d’oiseau proche de celui dessiné par Vasseur.

Pré-d’Auge, 16e s. – original ici
© Copitet Jean-Pierre

Pré-d’Auge, 16e s. – original ici
© Colleau Maxence

Pré-d’Auge, 16e s. – original ici
© Musée d’art et d’histoire de Lisieux

Bavent, 19e s. (probablement erreur, lire 16e s.) – original ici
© Copitet Jean-Pierre

Les pavés

Le sol des deux pavillons était recouvert de tomettes, appelées pavés autrefois dans le Pays d’Auge.

Fierté de la région, ces pavés étaient cuits à Manerbe, paroisse limitrophe d’Ouilly-le-Vicomte, et au Pré-d’Auge, paroisse suivante dans la direction de l’Ouest. Ceux qu’on a retrouvés aux Mathurins, au droit du mur Sud du pavillon Nord, portent des motifs datés des 14e-15e s. par Jean-Pierre Luzena (Carreaux de terre cuite vernissée bicolores de Normandie. Essai d’inventaire, Lisieux, Association Le Pays d’Auge, 2017, motif D28, p. 83).

Ce sont les derniers rescapés du pavage du premier étage, disparu dès avant 2002 et dont on trouvait des débris et encore quelques traces sur le sol en bauge en 2024.

Les chapiteaux

La façade Ouest de la galerie est le seul ouvrage présentant des éléments sculptés. Elle met en scène une architecture inspirée de l’antique, composée de trois niveaux de colonnes sans véritable entablement:

d’une colonnade basse « ionique »
(Fig.21), d’un niveau de petits pilastres à hauteur d’allège (Fig.22)
et d’une colonnade haute à piles carrés (Fig.23), support de la
couverture de la galerie.

Les menuiseries

Quelques détails de menuiserie sont originaux au manoir des Mathurins.

cadre de vitrerie en partie haute
guichet en partie basse

Châssis de l’escalier du pavillon Nord.
Les deux parties qui le constituent étaient séparées
dès l’origine par les marches de l’escalier.
Les clichés sont d’Arnaud Tiercelin, IP à la DRAC de Normandie.

















cadre de vitrerie en partie haute
guichet en partie basse
@ A. Tiercelin, 2013

Porte du pavillon Sud donnant sur la galerie.
Cette porte a disparu entre 2013 et 2022.

En cliquant ici (lien à venir), vous accèderez à un dossier technique complet sur les fenêtres du manoir ainsi qu’à quelques images.